Acta Structuralica

international journal for structuralist research

Journal | Volume

165593

Histoire et théories de l'art

Volume 2

Abstract

L’histoire de l’art ne saurait être considérée comme allemande ; certes les noms qui jalonnent l’évolution de cette discipline, dont la place dans les institutions universitaires comme dans le champ des sciences humaines est plus assurée dans les pays germaniques que partout ailleurs, sont très souvent allemands. Plusieurs systèmes philosophiques comportent une dimension esthétique à laquelle peuvent se rattacher, dans une démarche légitimatrice, autant de modes d’aborder l’histoire de l’art. Pourtant il est fort difficile d’en déduire une origine strictement nationale. Le nom de Winckelmann sert à juste titre à désigner le point de départ d’une nouvelle approche intellectuelle du devenir de l’art. Avant lui l’Académie allemande de Joachim Sandrart recense dans l’Allemagne du début du XVIIe siècle les artistes illustres. Pourtant on ne peut dénier à Giorgio Vasari dont la Vie des peintres ne se contente pas de raconter des biographies anecdotiques, mais les insère dans un certain nombre de perspectives théoriques, notamment platoniciennes, la qualité d’historien de l’art. André Félibien et Roger de Piles, deux auteurs du XVIIe siècle français qui cherchent des critères d’évaluation et d’organisation systématique des œuvres, ont aussi par leurs écrits posé les jalons d’une histoire. Les travaux d’Emile Mâle sur l’iconographie du Moyen Age, d’Henri Focillon sur le siècle passé suffisent à montrer qu’au XXe siècle également l’histoire de ‘art a pu connaître des heures de gloire sans rapport avec l’Allemagne ; Encore les positions d’Emile Mâle sur l’art gothique ne sont-elles pas exemptes d’une référence, même très critique, à l’Allemagne de la première guerre mondiale, identifiée à l’incendie de la bibliothèque de Louvain et de la cathédrale de Reims. Les écrits du germaniste et historien de l’art Louis Réau sur l’expansion de l’art français témoignent eux aussi d’un regard de suspicion jeté sur l’Allemagne. L’histoire de l’art n’est pas allemande, mais elle se situe dans une zone de la vie intellectuelle où la relation à l’Allemagne est fondamentalement en question. Notes de la rédactionNumérisation en cours. Ce numéro sera prochainement en ligne en version intégrale.Dieses Heft wird digitalisiert und wird bald im Volltext verfügbar sein.Digitalization is under way. Full text will soon be available.

Details | Table of Contents

Winckelmann 

l'art entre la norme et l'histoire

Édouard Pommier

pp.11-28

https://doi.org/10.4000/rgi.449
Gottfried Semper 

la destruction et la réactualisation du classicisme

Günter Oesterle

pp.59-72

https://doi.org/10.4000/rgi.453
Heinrich Wölfflin 

Histoire de l'art et Germanistique entre 1910 et 1925

Heinrich Dilly

pp.107-122

https://doi.org/10.4000/rgi.459
Carl Einstein 

"Toujours à refuser les astreintes d'un milieu déterminé"

Klaus Herding

pp.151-164

https://doi.org/10.4000/rgi.464
Max Raphael 

théorie de la création et production visuelle

Dieter Hornig

pp.165-178

https://doi.org/10.4000/rgi.466
La religion de l'art 

un paradigme philosophique de la modernité

Jean-Marie Schaeffer

pp.195-207

https://doi.org/10.4000/rgi.470

Publication details

Journal: Revue germanique internationale - ancienne série

Volume: 2

Year: 1994

DOI: 10.4000/rgi.447

Full citation:

(1994) Histoire et théories de l'art. Revue germanique internationale - ancienne série 2.