Séance du 7 septembre 19381
1Hjelmslev voudrait savoir si le propos de Forchhammer est de parvenir à des buts pratiques (tels que l’établissement d’une notation phonétique universelle) ou plutôt à une connaissance théorique. Dans ce dernier cas, il soulève de sérieuses objections à l’encontre des définitions, des concepts fondamentaux et des thèses de Forch|hammer : en fait, la base constituée par une langue particulière, autour de laquelle tout tourne, risque de ne pas pouvoir être prise en compte dans un système comme celui-ci. En principe, du point de vue phonétique (et la perspective physiologique adoptée par Forch|hammer reproduit ce point de vue), toutes les dimensions phoné|tiques sont à concevoir comme des continua : on songe par exemple aux dimensions du domaine vocalique dans son ensemble. Ce n’est qu’à partir de la langue, par projection, qu’on peut introduire des limites dans ce continuum et établir des classes ; la position de ces limites, ainsi que le nombre des classes, varient d’une langue à l’autre et ne sont jamais établis définitivement.