Séance du 10 mars 19381
1Hjelmslev déclare être parfaitement en accord avec le point de vue de Zwirner. Il en salue la base purement linguistique ; selon lui, la phono|métrie permettra de dépasser l’apriorisme et l’inductivisme de la pho|nétique traditionnelle, autant que ceux de la phonétique critique (« phonologie »). La phonométrie permettra aussi de subordonner la science des sons, rétablie en tant que discipline déductive, aux résultats empiriques de la linguistique pure. Il sera donc possible de placer la science des sons sous le régime de cette dernière. Hjelmslev explicite la position de la phonométrie par rapport à la phonétique expérimentale, telle qu’on l’a pratiquée jusqu’alors, ainsi que par rapport à la phonologie : pour ce faire, il effectue une comparaison entre les concepts de Lautklasse de « phonème objectif », proposés respectivement par les Zwirner et par Daniel Jones. Grâce à la phonométrie, la science des sons se constituera comme une description de l’usage linguistique basée explicitement et exclusivement sur la description linguistique ; en tant que telle, elle sera pour la première fois utile à la linguistique.2
- 1 [Texte publié en allemand en (1939), Bulletin du Cercle Linguistique de Copenhague, 4, pp. 9-12].
- 2 Cf. maintenant le compte-rendu exhaustif des travaux des Zwirner par Hjelmslev dans son article « Neue Wege der Experimentalphonetik », Nordisk Tidsskrift for Tale og Stemme, II, 1938, pp. 153-194 [et ici-même, contribution n. 76].