Acta Structuralica

international journal for structuralist research

Journal | Volume | Article

172782

Ce que les savants Allemands doivent à Antoine Meillet

Jean Rousseau

pp. 319-335

Abstract

Apprécier le traitement réservé par Antoine Meillet à deux pères fondateurs de la linguistique suppose un examen préalable de la querelle du substrat qui a conduit, à tort, les linguistes allemands à suspecter ses positions d'être guidées par un sentiment patriotique déplacé. A propos de Bopp, Meillet explique à la fois l'essor de la grammaire comparée et les limites de ses thèses par les présupposés romantiques organicistes ; mais on pourra repérer aussi dans ses propres analyses une vision non réfléchie du primitif. De même, le reproche adressé à Humboldt de tenir la langue pour une manifestation de l'activité psychique de chaque nation, Meillet pourrait lui aussi l'encourir par ses usages discutables d'une volonté des sujets parlants, ou de leur « mentalité ». Cet examen est donc l'occasion de révéler dans la propre théorie de Meillet une part d'ombre peut-être inhérente à toute pratique comparative.

Publication details

Published in:

Auroux Sylvain (1988) Antoine Meillet et la linguistique de son temps. Histoire Épistémologie Langage 10 (2).

Pages: 319-335

Full citation:

Rousseau Jean (1988) „Ce que les savants Allemands doivent à Antoine Meillet“. Histoire Épistémologie Langage 10 (2), 319–335.