Acta Structuralica

international journal for structuralist research

Journal | Volume | Article

174294

Hobbes, les pirates et les corsaires

Le "Léviathan échoué" selon Carl Schmitt

Dominique Weber

pp. n/a

Abstract

Parmi les nombreux problèmes que pose l’ouvrage de Carl Schmitt Le Léviathan dans la doctrine de l’État de Thomas Hobbes, il en est un, majeur, qui concerne l’utilisation de la « mythologie politique » pour expliquer la réalité ou les doctrines politiques. Il y a là, à n’en pas douter, l’expression de l’un des versants de l’irrationalisme de Schmitt. La thèse de l’auteur est très claire : parce que Hobbes ne possédait aucun « sens mythologique », il s’est trompé de monstre biblique, appelant Leviathan son traité consacré au pouvoir d’État, alors qu’il aurait dû l’appeler plus adéquatement Behemoth, manquant du coup la Meeresbild caractérisant l’Angleterre de son temps. La thèse peut paraître séduisante, elle s’appuie néanmoins sur un présupposé fort contestable, car Hobbes ne vise nullement à créer des mythes. Il s’agit donc d’interroger la théorisation hobbesienne de la piraterie, d’une part, et de la dissidence religieuse « sauvage », d’autre part, afin de montrer que le choix par Hobbes des monstres du Livre de Job est un choix rationnellement assumé.

Publication details

Published in:

Fournel Jean-Louis, Delpla Isabelle (2004) Barbarisation et humanisation de la guerre. Astérion 2.

DOI: 10.4000/asterion.94

Full citation:

Weber Dominique () „Hobbes, les pirates et les corsaires: Le "Léviathan échoué" selon Carl Schmitt“. Astérion 2, n/a.