Acta Structuralica

international journal for structuralist research

Journal | Volume | Article

172648

Linéaments d'une linguistique historique et comparée en Russie au XVIIIe siècle

pp. 55-67

Abstract

Le courant général qui poussait, au XVIIIe siècle, vers l'étude historique et comparée des langues montre ses possibilités, en Russie, dans l'oeuvre de V. N. Tatiscev (1686-1750) et M. N. Lomonossov (1711-1765). Le premier souligne l'utilité de l'étude linguistique pour celle de l'étude des peuples. Ainsi l'unité d'une famille slave déjà bien identifiée est établie sur la base d'apparentements lexicaux (notamment dans son dialogue de deux amis sur l'utilité des sciences et des écoles de 1733). Tatiscev évalue l'action de divers facteurs de différenciation d'une même langue de base: dissémination géographique, contacts culturels imposés par la guerre ou la domination, échanges commerciaux. Il tâche de cerner la notion d'emprunt. Il distingue pour le vaste domaine qui l'occupe, trois nations-mères ayant donné lieu à des familles linguistiques: les Scythes (= groupe tartare), les Sarmates (= en particulier les langues finno-ougriennes) et les Slaves. S'y ajoute un groupe de «langues étranges». Lomonossov aborde le problème à un niveau plus général. Il insère le langage dans l'activité sociale et souligne en lui le reflet d'un environnement naturel en évolution. On possède des notes et brouillons pour une Lettre sur la similitude et l'évolution des langues (1755): s'y manifeste une conscience nette de l'unité historique des langues européennes, à travers la comparaison entre des équivalents latins, grecs, allemands et russes.

Publication details

Published in:

(1984) Genèse du comparatisme indo-européen. Histoire Épistémologie Langage 6 (2).

Pages: 55-67

Full citation:

(1984) „Linéaments d'une linguistique historique et comparée en Russie au XVIIIe siècle“. Histoire Épistémologie Langage 6 (2), 55–67.