Acta Structuralica

international journal for structuralist research

Journal | Volume | Article

165516

Goethe et la science anglaise

Jean Lacoste

pp. 77-88

Abstract

Sa connaissance approfondie de la langue anglaise et son goût pour la littérature anglaise moderne (Richardson, Goldsmith, Sterne) ont tôt donné à Goethe une certaine idée de l’esprit de cette nation anglaise, à la fois mélancolique et pragmatique, actif et flegmatique, juvénile et assuré. Rapportée à cette image, la méthode mathématique de Newton en optique ne pouvait être considérée par le poète que comme une trahison. Dans sa Théorie des couleurs Goethe oppose à l’abstraction qu’il voit incarnée chez Newton une autre méthode, vraiment empirique, une tradition plus attentive à la diversité des époques, des expériences et des « idiosyncrasies », une approche « sentimentale », presque sociologique et à ses yeux authentiquement anglaise de la science. Ce ne fut pas suffisant pour prévenir en faveur de la Théorie des couleurs ses premiers recenseurs anglais. Parmi ceux-ci, Thomas Young, le grand physicien, qui jugea toutefois opportun de traduire en 1814 quelques passages de l’œuvre hiéroglyphique de Goethe, bien avant la traduction annotée de Charles Lock Eastlake (Goethe’s Theory of Coulours, 1840). Dans quelle mesure ce premier jugement critique a-t-il ouvert la voie à une meilleure compréhension de l’œuvre ?

Publication details

Published in:

(1999) Goethe cosmopolite. Revue germanique internationale - ancienne série 12.

Pages: 77-88

DOI: 10.4000/rgi.739

Full citation:

Lacoste Jean (1999) „Goethe et la science anglaise“. Revue germanique internationale - ancienne série 12, 77–88.